Hériter d’un bien immobilier en Valais : ce qu’il faut vraiment savoir !
Hériter d’une maison ou d’un appartement, c’est parfois une chance, souvent une responsabilité… et toujours un moment chargé d’émotions. En Valais comme ailleurs en Suisse, cela implique des choix importants et des démarches qu’il vaut mieux bien comprendre dès le départ.
Accepter ou refuser l’héritage : une décision à ne pas prendre à la légère
La première étape consiste à décider si vous acceptez ou non la succession.
En Suisse, vous héritez à la fois des biens et des dettes de la personne décédée. Vous avez en général trois mois pour faire ce choix. Passé ce délai, l’héritage est considéré comme accepté.
Si vous avez le moindre doute sur l’état des finances de la succession, vous pouvez demander un inventaire public. En Valais, c’est le juge de commune qui dresse l’inventaire conservatoire. Cela vous permet de connaître exactement ce que contient la succession — actif comme passif.
Et si la succession s’avère déficitaire, vous pouvez tout à fait la répudier. Dans ce cas, vous êtes libéré de toute dette. Si tous les héritiers font ce choix, une liquidation officielle sera organisée.
Le rôle du notaire et l’identification des héritiers
En Valais, le notaire est l’autorité compétente pour établir le certificat d’hérédité, un document indispensable pour toutes les démarches (banques, registre foncier, assurances, etc.).
Ce certificat vous reconnaît officiellement comme héritier et vous permet d’agir au nom de la communauté héréditaire(aussi appelée "hoirie") — c’est-à-dire l’ensemble des héritiers concernés par la succession.
Que faire du bien immobilier hérité ?
Une fois la succession acceptée, vous (et vos éventuels cohéritiers) avez généralement trois options :
1. Habiter le bien
Vous pouvez choisir d’occuper vous-même la maison ou l’appartement hérité. Mais attention :
Vous devrez reprendre l’hypothèque (la banque vérifiera votre capacité à l’assumer).
Vous devrez aussi racheter les parts des autres héritiers, si vous êtes plusieurs.
Enfin, il faut évaluer si le bien correspond à vos besoins actuels (taille, localisation, entretien, etc.).
2. Mettre le bien en location
Si vous n’êtes pas prêt à vendre, la mise en location peut être une bonne solution :
C’est un placement stable, surtout en Valais.
Il faudra gérer les revenus locatifs (qui seront imposés) et les frais d’entretien.
Il peut être judicieux de confier la gestion à une agence immobilière.
Et bien sûr, la dette hypothécaire devra être reprise au nom des héritiers.
3. Vendre le bien
La vente est souvent envisagée quand :
Aucun héritier ne souhaite (ou ne peut) garder le bien.
Il est difficile de racheter les parts des autres.
Le bien représente une charge financière trop importante.
Dans ce cas, une estimation du bien s’impose pour fixer un prix juste. L’accompagnement d’un agent immobilier local peut vous simplifier les choses. Une fois la vente conclue, le produit est réparti entre les héritiers, selon les règles légales, via le notaire.
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise solution : tout dépend de votre situation personnelle, financière… et familiale.
Ce qu’il faut savoir côté fiscal
En Suisse, les impôts sur les successions sont décidés au niveau cantonal. Voici les règles principales applicables en Valais :
Impôt sur les successions
Les successions en faveur des enfants, petits-enfants, parents ou conjoint non séparé sont exonérées.
Pour les frères et sœurs, un taux de 10 % peut s’appliquer.
Pour les concubins ou autres bénéficiaires, ce taux peut aller jusqu’à 25 %.
L’impôt est prélevé dans le canton du dernier domicile du défunt.
Si le bien hérité se situe dans un autre canton, il y sera imposé localement.
Impôt sur les gains immobiliers (si vous vendez)
Bonne nouvelle : le délai de détention du bien est conservé. Autrement dit, si vos parents ont acheté la maison il y a 15 ans et que vous la vendez aujourd’hui, vous bénéficiez de ces 15 ans pour réduire l’impôt sur le gain.
Le taux est dégressif, donc plus la durée de détention est longue, moins vous payez d’impôt.
Droits de mutation
En Valais, les droits de mutation sont en principe dus lors d’un changement de propriétaire. Mais dans le cadre d’un héritage, ils peuvent être réduits voire supprimés, selon les situations.
Et les frais à prévoir ?
Il y a quelques coûts liés à la succession :
Établissement du certificat d’héritier
Frais de notaire (testament, contrat de partage, donation…)
Éventuels frais d’inventaire
Émoluments d’enregistrement au registre foncier
Il est fortement conseillé de faire rédiger un testament clair ou un contrat de donation, notamment pour éviter les conflits au moment du partage, surtout en cas d’avancement d’hoirie.
À noter : l’authentification par notaire est obligatoire pour toute transmission immobilière.
Pensez à vous protéger
Les conflits d’héritage, même en Valais, ne sont pas rares. Une assurance protection juridique privée peut s’avérer très utile pour faire valoir vos droits en cas de désaccord.
En résumé
Hériter d’un bien immobilier est une opportunité, mais aussi une étape délicate.
Entre démarches juridiques, implications fiscales et choix de gestion, il est essentiel d’être bien conseillé.
Prenez le temps de réfléchir à vos besoins, à votre situation familiale et financière, et n’hésitez pas à vous entourer de professionnels — notaire, avocat, agent immobilier — pour avancer sereinement.